Galeries
Echos Lointains 102 x 73 cm
Dans le prolongement des « Paysages », l’évocation de la nature s’est dissoute au profit d’un éclatement de couleurs. La touche de peinture est devenue de plus en plus légère et fractionnée, créant des espaces de liberté.
N’étant plus attaché à la production d’image, je me suis laissé guider par la densité et l’énergie des couleurs qui se fondent, s’attirent, se repoussent ; un monde dynamique et profond prend place, une sorte de chaos originel d’où toute la vie peut jaillir.
A force d’être ajoutées, affirmées, allégées, infléchies, corrigées ou étirées, les taches nuancées finissent par révéler une matière sensible et lumineuse, la couleur complexe concrétise une substance lumineuse, immatérielle, vibrante, vivante.
Cristallisations 146 x 140 cm
Influencé par le groupe « Support-Surface » à la suite d’échanges avec Jean-Pierre Pincemin et dans une démarche proche de l’Art Concret, j’ai cherché à traiter uniformément la surface du tableau, en optant pour une division en pentagones quelconques, car cette figure n’autorise pas le découpage régulier du plan. L’aspect aléatoire, incontrôlable devenait l’enjeu principal que je renforçai en variant les couleurs, tout en suivant une idée organisatrice excluant toute expression sentimentale ou subjective.
Territoires d’Infini 146 x 121 cm
Les « Territoires d’Infini » parlent d’une région éloignée, d’une terre inexplorée qui ne nous offre rien d’identifiable. Ces territoires sont constitués d’une matière d’avant la vie contenant potentiellement toute la vie. Limon des origines, magma de particules lumineuses, c’est un océan d’une intense activité.
Très loin du monde des formes et des apparences, je m’efforce d’inventer une matière primaire essentiellement lumineuse où photons, atomes, molécules entreprennent des arrangements selon une logique combinatoire infinie. Cette matière instable qui n’est qu’énergie en action, est en perpétuelle transformation : mouvance, fluidité, plasticité, incessant renouvellement ; aucune forme stable ne saurait s’y établir.
Parcelles d’infini, les tableaux n’ont pas d’orientation, ils peuvent être accrochés indifféremment sur les quatre cotés.
Au-delà de la grouillante activité des poussières de couleur, ce sont des espaces silencieux devant lesquels le corps s’efface parce qu’inopérant, inadapté ; notre âme seule peut y voyager jusqu’à effleurer les limites de l’univers.
Ondes, Profondeur 77 x 73 cm
La lumière est une énergie qui nous vient du soleil ; en elle, rien n’est figé. Les couleurs sont aussi des forces agissantes pour le psychisme.
Visuellement, les différentes couleurs se situent à des niveaux distincts. Les peintures de cette série visent à mettre en évidence ce phénomène de gradation et de progression dans les niveaux d’énergie.
Cercle, Pure Lumière, Pures Couleurs 99 x 92 cm
Le cercle est la figure primordiale, il est le commencement, le point de départ, la cellule mère, le UN.
A l’intérieur du cercle, des fils de lin dessinent des entrelacs serrés légèrement en relief, ils accrochent la lumière et donnent corps à une turbulence contenue et paisible.
Disque blanc sur fond blanc ou disque de couleur puissamment affirmée, le discret jeu d’ombre et de lumière suffit à susciter une modulation, une énergie vibrionnant.
« La lumière est l’état le plus subtil de la matière, et ce que nous appelons matière n’est que la forme la plus condensée de la lumière. Tout l’univers est fait de la même matière… ou de la même lumière… plus ou moins subtile, plus ou moins condensée. » O.M.Aïvanhov
Spheres 71 x 65 cm
En pensant aux planètes de notre système solaire qui ont condensé les poussières stellaires, j’ai appelé « Sphères » cette série de cercles pour lesquels je me suis attaché à accumuler et condenser des points de couleurs multiples.
Les « Sphères » sont donc des agrégats de touches de couleur, qui forment une unité à partir d’éléments hétéroclites.
Chaque cercle se détache nettement sur un fond de tonalité douce, plutôt bleutée qui définit la clarté ambiante, la clarté du jour. C’est le rapport entre les couleurs de l’intérieur et de l’extérieur du cercle qui détermine l’harmonie et le caractère de chaque sphère.
Pour les distinguer et tenter de les qualifier, j’ai donné à chacune le nom d’un ange de la tradition kabbalistique ; par essence, les anges n’ont pas de corps, mais leur présence peut être décelée grâce aux vertus qu’ils manifestent dans un monde subtil. Les couleurs sont un langage et leurs énergies discrètes, impondérables peuvent éveiller en nous l’expression de qualités immatérielles.
Lueurs 84 x 80
Avec « les Lueurs », le cercle se fait diffus comme un halo lumineux sur une surface neutre. Je ne veux pas faire illusion, je cherche les combinaisons de couleurs qui feront ressentir comme naturelle la variation de l’intensité lumineuse. Pour cela, j’étudie les harmonies à chaque fois différentes qui feront surgir dans une perception globale la vraisemblable vibration d’un point lumineux.
Entièrement concentré sur les qualités des couleurs, je ressens ces tableaux comme une écoute du silence.
Symetries Formats variés
En réaction à une période d’étude de l’informel, j’ai voulu expérimenter l’opposé : la rigueur de la symétrie.
Pour préserver la spontanéité et l’imprévisibilité, j’ai mis en place une méthode garantissant une unité tout en ménageant de multiples possibilités : j’utilise des modules préalablement conçus facilitant le repérage de points. Je commence par fixer des constellations de centaines de points symétriquement disposés, puis je recherche les lignes souples et tendues qui vont les réunir tous. C’est ainsi que se dégagent des courbes nombreuses, certaines sont plus remarquables et déterminent des figures maîtresses qui guideront le travail de la couleur. J’obtiens ainsi une complexité dynamique de lignes et de couleurs. Des formes apparaissent, s’épanouissent et s’évanouissent tout aussitôt dans un enchevêtrement qui suggère plus qu’il ne montre.
J’associe cette série au travail d’intériorisation que favorise la méditation : la structure symétrique est comme le corps au repos, détendu, en équilibre. Elle est une base stable qui permet à l’esprit de voyager dans des régions inhabituelles et subtiles. C’est tout naturellement que souvent le schéma corporel apparaît dans sa verticalité.
Paysages Formats variés
Que conserve-t-on d’un paysage aimé ? Un instant hors du temps, une atmosphère, une lumière, un silence… Qu’importe que l’arbre, le rocher, le chemin ou les nuages soient ici ou là. C’est tout notre corps qui voit, sent, respire, vibre. Là où la photo ne capte que l’apparence, notre être perçoit de tous ses sens l’étendue, la température, la densité de l’air, le chant des oiseaux, des sauterelles et des grillons, le parfum des fleurs, les senteurs de plantes, de l’humus, de la résine, le souffle qui monte de la vallée, l’écho, le bruissement des feuilles etc. Aucune peinture ne peut traiter tant de sensations différentes, aussi ai-je choisi de délaisser les images pour ne conserver que le frisson, le lien invisible entre les choses.
Par le geste et la couleur, dans une calligraphie volontaire et nuancée, j’ai voulu mettre en scène le caractère des éléments naturels qui composent habituellement le paysage à savoir : la terre, la pierre, l’eau, la végétation, les arbres, le ciel, les nuages…La graphie de ces différents éléments suggère du paysage, l’énergie, le souffle qui traverse et unit chaque détail, chaque partie de cette nature intériorisée.
Récits Fabuleux 102 x 95 cm
En contrepoint aux « Symétries » où les lignes dessinent une architecture parfaitement équilibrée, les « Récits Fabuleux » sont construits selon des lignes aléatoires qui parcourent toute la surface de la toile. Ces lignes ne sont pas dessinées, elles sont préalablement données par un fil de lin collé sur papier fin puis assemblées pour créer une impression de continuité, pour former un enchaînement souple de courbes.
Ce dessin en relief épouse donc les méandres, les tensions naturelles du fil. Il ne représente rien, il obéit à la fluidité, au mouvement, à l’intrication des courbes, à l’occupation du territoire. C’est une matière épurée où tout s’enchaîne et se répond dans une mobilité organique, se prêtant merveilleusement à l’apparition d’un espace baroque, voire fantasque.
Les fils matérialisent une sorte de courant d’énergie, les couleurs apportent leurs propres énergies lumineuses. Dans le jeu des densités et des intensités, le tableau devient une scène dynamique où se mettent en place incidemment des évocations d’un monde lointain, d’un monde de héros et de légendes où les idéaux, les élans vertueux s’insinuent au cœur de ces récits. Les « vertus » s’invitent et s’incarnent dans les couleurs elles-mêmes.
L’organisation de ces univers turbulents repose sur la hiérarchie des couleurs et la répartition des masses. Seul compte la circulation des forces subtiles dans le tableau et leurs répercutions dans notre univers psychique et mental.
Feuillages Formats variés
Qui n’a jamais été fasciné par l’ombre portée d’un feuillage sur un drap, sur le sol ou sur une façade ?
Sous l’éclat du soleil, chaque arbre dessine une découpe sombre particulière dans laquelle parfois il est possible de distinguer telle ou telle variété… selon la forme des feuilles et leur disposition. Chaque arbre a son écriture, sa signature.
J’ai choisi les ombrages pour la simplicité du phénomène et pour cette complexité du tracé. Je n’interroge pas la forme mais le jeu de la lumière. Je scrute l’harmonie qui s’installe dans les échanges de couleurs entre zone d’ombre et zone éclairée.
Chaque tableau offre une qualité et une intensité de lumière particulière.
Chaque tableau fixe la lumière d’un instant qui ne saurait se reproduire.