Récits Fabuleux 102 x 95 cm
En contrepoint aux « Symétries » où les lignes dessinent une architecture parfaitement équilibrée, les « Récits Fabuleux » sont construits selon des lignes aléatoires qui parcourent toute la surface de la toile. Ces lignes ne sont pas dessinées, elles sont préalablement données par un fil de lin collé sur papier fin puis assemblées pour créer une impression de continuité, pour former un enchaînement souple de courbes.
Ce dessin en relief épouse donc les méandres, les tensions naturelles du fil. Il ne représente rien, il obéit à la fluidité, au mouvement, à l’intrication des courbes, à l’occupation du territoire. C’est une matière épurée où tout s’enchaîne et se répond dans une mobilité organique, se prêtant merveilleusement à l’apparition d’un espace baroque, voire fantasque.
Les fils matérialisent une sorte de courant d’énergie, les couleurs apportent leurs propres énergies lumineuses. Dans le jeu des densités et des intensités, le tableau devient une scène dynamique où se mettent en place incidemment des évocations d’un monde lointain, d’un monde de héros et de légendes où les idéaux, les élans vertueux s’insinuent au cœur de ces récits. Les « vertus » s’invitent et s’incarnent dans les couleurs elles-mêmes.
L’organisation de ces univers turbulents repose sur la hiérarchie des couleurs et la répartition des masses. Seul compte la circulation des forces subtiles dans le tableau et leurs répercutions dans notre univers psychique et mental.