Le Monde Proche
Paysages Formats variés
Que conserve-t-on d’un paysage aimé ? Un instant hors du temps, une atmosphère, une lumière, un silence… Qu’importe que l’arbre, le rocher, le chemin ou les nuages soient ici ou là. C’est tout notre corps qui voit, sent, respire, vibre. Là où la photo ne capte que l’apparence, notre être perçoit de tous ses sens l’étendue, la température, la densité de l’air, le chant des oiseaux, des sauterelles et des grillons, le parfum des fleurs, les senteurs de plantes, de l’humus, de la résine, le souffle qui monte de la vallée, l’écho, le bruissement des feuilles etc. Aucune peinture ne peut traiter tant de sensations différentes, aussi ai-je choisi de délaisser les images pour ne conserver que le frisson, le lien invisible entre les choses.
Par le geste et la couleur, dans une calligraphie volontaire et nuancée, j’ai voulu mettre en scène le caractère des éléments naturels qui composent habituellement le paysage à savoir : la terre, la pierre, l’eau, la végétation, les arbres, le ciel, les nuages…La graphie de ces différents éléments suggère du paysage, l’énergie, le souffle qui traverse et unit chaque détail, chaque partie de cette nature intériorisée.
Récits Fabuleux 102 x 95 cm
En contrepoint aux « Symétries » où les lignes dessinent une architecture parfaitement équilibrée, les « Récits Fabuleux » sont construits selon des lignes aléatoires qui parcourent toute la surface de la toile. Ces lignes ne sont pas dessinées, elles sont préalablement données par un fil de lin collé sur papier fin puis assemblées pour créer une impression de continuité, pour former un enchaînement souple de courbes.
Ce dessin en relief épouse donc les méandres, les tensions naturelles du fil. Il ne représente rien, il obéit à la fluidité, au mouvement, à l’intrication des courbes, à l’occupation du territoire. C’est une matière épurée où tout s’enchaîne et se répond dans une mobilité organique, se prêtant merveilleusement à l’apparition d’un espace baroque, voire fantasque.
Les fils matérialisent une sorte de courant d’énergie, les couleurs apportent leurs propres énergies lumineuses. Dans le jeu des densités et des intensités, le tableau devient une scène dynamique où se mettent en place incidemment des évocations d’un monde lointain, d’un monde de héros et de légendes où les idéaux, les élans vertueux s’insinuent au cœur de ces récits. Les « vertus » s’invitent et s’incarnent dans les couleurs elles-mêmes.
L’organisation de ces univers turbulents repose sur la hiérarchie des couleurs et la répartition des masses. Seul compte la circulation des forces subtiles dans le tableau et leurs répercutions dans notre univers psychique et mental.
Feuillages Formats variés
Qui n’a jamais été fasciné par l’ombre portée d’un feuillage sur un drap, sur le sol ou sur une façade ?
Sous l’éclat du soleil, chaque arbre dessine une découpe sombre particulière dans laquelle parfois il est possible de distinguer telle ou telle variété… selon la forme des feuilles et leur disposition. Chaque arbre a son écriture, sa signature.
J’ai choisi les ombrages pour la simplicité du phénomène et pour cette complexité du tracé. Je n’interroge pas la forme mais le jeu de la lumière. Je scrute l’harmonie qui s’installe dans les échanges de couleurs entre zone d’ombre et zone éclairée.
Chaque tableau offre une qualité et une intensité de lumière particulière.
Chaque tableau fixe la lumière d’un instant qui ne saurait se reproduire.